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L'infirmier(e) vu par Fauve

Publié le par Audrey

Bonjour à tous, en ce dimanche soir une idée me vient soudainement à l'esprit en écoutant une chanson du groupe Fauve: Infirmière, que vous pouvez écouter ici:

https://www.youtube.com/watch?v=RLmZhA7F9WU

 

A la base, en étudiant le texte, je pense que l'infirmière désigne une personne aimée et perdue, une personne dont on a besoin et pour qui on est prêt à attendre des années. Mais dans ses paroles, les mofts choisis par le groupe ne sont pas insignifiants vis à vis du rôle de l'infirmier/infirmière. Alors, petit tour d'horizon sur le refrain qui cite notre si beau métier!

 

"J'ai besoin de toi comme d'une infirmière, quand je me demande ce que je fous ici et que je colle ma tête pendant des heures sur l'oreiller, tétanisé, assommé, incapable de rien"

Voilà qui décrit parfaitement ce que certaines personnes peuvent ressentir face à la maladie, à l'hospitalisation, à la vulnérabilité. Cette phrase décrit un peu ce qu'on appelle le sentiment d'impuissance, d'incapacité. Elle évoque la peur, et même l'angoisse dans ce contexte si particulier. Mais que nous dit notre référentiel sur le devoir de l'infirmier? Notre rôle n'est-il pas de "protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes " ou encore "de participer à la prévention, à l'évaluation et au soulagement de la douleur et de la détresse physique et psychique des personnes" ? Dans cette simple phrase, je retrouve ça. Je retrouve notre rôle à jouer en face d'une personne "tétanisée", qui se sent totalement impuissante, qui perd espoir.

 

Continuons encore. "J'ai besoin de toi comme d'une infirmière, que tu répares ma tête et mes sentiments qui fonctionnent plus bien, que tu refasses mes stocks de sérotonine que tu me dises que c'est rien"

Cette phrase nous ramène à nouveau vers la santé mentale, la détresse psychique des personnes, la confusion dans ses sentiments, ses ressentis, ses réactions. Elle décrit aussi le besoin d'être rassuré, d'être motivé. Elle peut également évoquer la mise en place des thérapeutiques, parfois victimes de préjugés (comme les anti-dépresseurs) et peu faciles à accepter. Là encore, notre décret nous rappelle notre rôle "de contribuer à la mise en oeuvre des traitements en participant à la surveillance clinique et à l'application des prescriptions médicales " ainsi que "de concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations utiles aux autres professionnels". Et dans le recueil d'information, tout ce que dit le patient a son importance et peut amener des informations très utiles pour sa prise en charge médicale ou paramédicale. 

 

"J'ai besoin de toi comme d'une infirmière, que tu me dises que je suis hors de danger que mon état va s'améliorer, que tu passes ta main dans mes cheveux que tu prennes ma vie pour en faire quelque chose de mieux"

On retrouve dans cette phrase l'idée de l'angoisse de mort, la peur du danger, de l'avenir, de la douleur. On peut percevoir un certain sentiment de solitude, un besoin d'attention, un besoin d'être écouter pour s'en sortir, pour avancer. Parce que même dans les situations difficiles, si certains patients ont envie de baisser les bras, d'autres ont envie d'aller mieux, de reprendre leur vie, de voir le bon côté des choses. Dans un cas comme dans l'autre, nous infirmiers devons les soutenir de notre mieux, et surtout prendre le temps de cette écoute indispensable pour cerner les besoins de la personne, pour avancer avec elle. C'est cela "accompagner" (mot utilisé dans le décret), c'est marcher à côté de quelqu'un. Ni devant, ni derrière, il ne faut ni pousser, ni demander de courir, mais être à côté et savoir tendre sa main comme ses oreilles.  

 

Allez une petite dernière! "J'ai besoin de toi comme d'une infirmière, que tu m'aides à trouver le sommeil qu'on se réveille dans des draps blancs, que tu me dises que c'était qu'un mauvais rêve, que tout ça c'est derrière moi maintenant". 

Dans cette phrase, on retrouve les idées d'insomnie, d'habitudes du sommeil perturbées, de difficultés à s'apaiser souvent liées à une angoisse ou une anxiété. On peut y voir également une certaine envie d'avancer, d'oublier, d'aller de l'avant, de retrouver son autonomie, de retrouve au maximum ses habitudes de vie. Qu'il s'agisse de personnes hospitalisées ou non, avec des pathologies chroniques ou non, on peut parfois avoir l'impression de vivre un véritable cauchemar. Et ça, les patients savent le décrire. D'autant plus quand ils ont cru mourir, après un accident de la voie publique par exemple, ou encore un infarctus du myocarde. Je prends là des idées très générales pour nous ramener à notre rôle infirmier une fois encore, à tout ce qui a déjà été cité depuis notre décret. Alors sur cette dernière phrase, je voudrais attirer votre attention sur l'introduction de notre rôle dans le décret: 

"Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le malade. Ils sont réalisés en tenant compte de l'évolution des sciences et des techniques. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci de son éducation à la santé et en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle"

 

Cela résume parfaitement que nous devons prendre en charge chaque personne en tant qu'individu singulier ayant son propre vécu, ses attentes, ses croyances, ses valeurs, sa vision des choses et ses réactions. Le référentiel sépare la technique du relationnel, or l'un ne va pas sans l'autre. Nous ne pouvons pas faire un soin technique sans un minimum de relation, ou du moins nous ne devrions pas le faire. De même, ignorer tout ce qui est technique au profit du relationnel pourrait nuire à notre devoir de mise en oeuvre des thérapeutique ou même à la prise en charge de la douleur. En résumé, je dirais que le métier d'infirmer est un métier d'équilibre. 

 

Je crois que si nous ne devions sélectionner que trois mots pour décrire notre métier, je choisirais ceux-ci:

Accompagner _ Soulager _ Ecouter

 

Pourquoi cet article? Une envie avant tout. Pour montrer à quel point nous infirmiers pouvont jouer un rôle dans le combat du patient lors de son hospitalisation. Car il est vrai que dans une étude sociologique sur les représentations de la maladie, celle-ci est vue dans de nombreuses sociétés, principalement en Europe, comme un combat à mener, une mauvaise chose à vaincre, voire une fatalité. Je n'ai pas de grande réflexion philosophique à faire dans cet article, je voulais juste faire le lien sur une représentation de l'infirmier et la réalité de notre métier. Bien sûr notre profession ne se limite pas qu'à ces quelques phrases, elle va beaucoup plus loins que cela, elle est en constante évolution. Nous sommes en constante évolution. Nous nous adaptons, nous remettons en questions, étudions les différentes possiblités, les manières de faire, les avancées techniques et thérapeutiques. Nous analysons, nous écoutons, nous transmettons, nous apprenons chaque jour. Oui, chaque jour sans défaut, l'infirmier donne un peu de soi. C'est ce qui en fait à mes yeux, le plus beau métier du monde. 

 

L'infirmier(e) vu par Fauve
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F
Slt pour tous led collègues
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L
Juste pour t'embêter, tu as fait une faute d'orthographe ! &quot;(...)confusion dans ses sentiments, ses renssentis, ses réactions.&quot;<br /> <br /> --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br /> &quot;Si ton labeur est dur, et si tes résultats sont minces, rappelle-toi qu'un jour le grand chêne a été un gland comme toi...&quot;
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A
C'est plus une faute de frappe que d'orthographe, mais merci ;)