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La "gueguerre" ESI/IDE

Publié le

Vous avez peut être déjà entendu des étudiants infirmiers, ou des professionnels vous raconter leurs expériences en tant que stagiaires et formateurs sur le terrain. Vous avez sans doute déjà entendu dire que les stages infirmiers étaient difficiles, qu'on pouvait s'en prendre plein la figure, être démolis moralement. Ou vous avez au contraire entendu les professionnels vous dire "de toute manière, le nouveau programme, cette nouvelle formation sont mauvais". Oubliez un instant ces idées reçues. Depuis longtemps, avant la réforme, il y avait ces stages qui se passaient mal. Pourquoi? Parce qu'on ne peut pas s'entendre avec tout le monde, ni plaire à tout le monde. Parce que parfois il faut se remettre en cause, professionnel comme étudiant. Et tout simplement parce qu'il faut aussi essayer de comprendre. Certains services ont peut être des problèmes internes qui les préoccupent, ou votre tuteur a peut être des soucis personnels qui le rendent à bout de nerf, et peut être est ce simplement vous qui êtes fatigués. Un stage n'est jamais facile, parce que le terrain n'est pas facile. La profession infirmière demande beaucoup d'investissement. Et j'admire les professionnels qui prennent le temps de nous encadrer, alors qu'ils courent littéralement partout pour terminer leurs soins dans les temps.

Nous faisons face à une "gueguerre" basée sur des incompréhensions. Et ces incompréhensions sont accentuées par un nouveau programme plutôt rejeté par la profession. Alors remettons chaque chose à sa place. Je ne prétends bien sûr pas tout savoir, et je me doute que parfois, on tombe tout simplement sur des cons, étudiants comme professionnels. Mais vous savez, des cons, il y en a partout!

Concernant le nouveau programme, je ne suis pas apte à juger s'il est meilleur ou non, mais une équipe m'a exposée ses arguments, et je conçois que cette réforme ne leur plaît guère. Or,l'étudiant n'en est pas responsable, et il serait bien mal venu de se maintenir à ce préjugé que tout étudiant actuel sera nécessairement un mauvais infirmier.

Ensuite, il faut reconnaître qu'il est difficile en tant qu'étudiant de trouver sa place. Il faut rester poli, discret, savoir se mettre en retrait quand nécessaire, ou au contraire s'imposer, et tout simplement s'intégrer. Il faut savoir faire preuve d'initiatives sans trop retarder le personnel soignant. Bref, c'est un jeu d'équilibre qui se casse vite la gueule.

Enfin, en tant que future professionnelle, j'aime l'idée d'encadrer des étudiants. Mais tout le monde n'est pas comme moi. Car j'imagine le travail que ça représente, dans un contexte où le manque de temps se fait cruellement ressentir.

J'adresse donc mon respect à ces professionnels qui osent se remettre en question pour mieux exercer leur profession mais aussi pour mieux encadrer et pour lutter contre cet hopital se basant sur l'économie et le rendement, quand nous y soignons des humains. J'adresse également du courage aux étudiants et futurs étudiants pour se former et devenir ces professionnels qu'ils rêvent d'être, se basant sur des rencontres qui les ont changé, sur ces professionnels qui les ont inspiré comme sur ceux qui les ont démoralisés.

Et surtout, j'adresse à tous mon envie de me battre, pour que cette profession soit reconnue à sa juste valeur, pour que le malaise hospitalier devienne un mauvais souvenir, pour que jamais on ne soigne des machines, et pour que toujours on reste des soignants travaillant en accord avec leur conscience, avec les moyens du bord, sans jamais oublier que chacun a ses faiblesses et que nous ne sommes pas des super-héros. Simplement des hommes parmi les hommes.

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